Vlad l’Empaleur ou Dracul
Dracula est le plus célèbre vampire de toute l’histoire littéraire et cinématographique. Un prince roumain, revenu de l’Enfer sous une apparence morbide pour sucer le sang des Hommes et destiné à errer pour l’éternité sur Terre. Ce mythe du mort-vivant, personnage épique par excellence (Dracula ayant en effet combattu les Turcs victorieusement à de très nombreuses reprises), a fait couler beaucoup d’encre.
En réalité, Dracula existe depuis bien plus longtemps qu’on ne le croit. Depuis le XVe siècle. Il se nommait Vlad III l’Empaleur. Mais l’immortalité n’a rien à voir là-dedans.
Le père de Vlad III, c’est-à-dire Vlad II, était surnommé d’un terme peu enviable. Dracul était son surnom (qui signifie “Dragon” ou “Diable”). Surnommé ainsi parce qu’il appartenait à l’Ordre du Dragon (Societas Draconistarium), un ordre fondé par l’empereur Sigismond de Luxembourg en 1408.
Qui penserait qu’un jour, ce seigneur de Valachie donnerait naissance au vampire le plus célèbre de toute l’Histoire ? Certes, le futur Vlad l’Empaleur (un titre bien mérité, nous le verrons plus tard) n’était pas un vampire, mais il sera connu comme tel grâce au roman de l’irlandais Abraham Stocker (1847-1912).
Vlad III l’Empaleur, voïvode valaque (les voïvodes sont les commandants d’une région militaire) est né en 1431. La ville reste à vérifier, mais certains historiens pencheraient plus pour Târgoviste, capitale et cour princière de Valachie. En effet, la plupart des voïvodes y naissaient et y grandissaient.
Dans son roman Dracula, Bram Stocker explique clairement à quoi s’est résumé la vie de Dracula, son personnage aux origines historiques. Son héros principal, le chasseur de vampires Abraham Val Helsing se livre à des recherches sur la vie antérieure du vampire : « J’ai demandé à mon ami Arminius, de l’université de Budapest, de me communiquer l’histoire de sa vie et il m’a mis au courant de tout ce qu’il en connaissait. Ce doit être ce même voïvode Dracula qui fonda sa renommée en traversant le grand fleuve et en allant battre les Turcs à la frontière même de la Turquie. S’il en est ainsi, il ne s’agit pas d’un homme ordinaire, car à l’époque, et pendant les siècles qui suivirent, on parla de lui comme du fils le plus habile et le plus audacieux, mais aussi le plus courageux du pays par-delà la forêt (c’est-à-dire la Transylvanie). »
Cet extrait résume parfaitement bien la majeure partie de la vie de l’Empaleur. La Valachie où régna Dracula, première formation étatique médiévale roumaine, servit de théâtre, tout au long du XVe siècle, aux guerres turco-hongroises. Le prince valaque Dracula, qui régna en 1448, de 1456 à 1462, puis de nouveau en 1476, mena de longues guerres contre les Bulgares et, s’engageant pour sa foi chrétienne, attaqua ses ennemis jurés Turcs et alla jusqu’à se vanter, dans son rapport au roi de Hongrie, d’un tableau de chasse de 23 883 morts… « […] sans compter ceux qui ont été brûlés vifs dans leurs maisons ou dont les têtes n’ont pas été présentées à nos officiers. »
Mais Mathias Corvin, le roi de Hongrie, est peu pressé d’en découdre avec les Turcs. Est-ce pour cela qu’il emprisonna Vlad III pour “trahison” et “inhumaines cruautés” pendant une dizaine d’années ? Cela dit, quand le roi de Hongrie entre à nouveau en lutte avec l’Empire ottoman, Dracula est libéré et reprend du service dans l’armée hongroise. Il retrouve donc son trône pour quelques semaines avant d’être tué au combat.
Il est à noter que ce prince roumain fut d’une cruauté sans bornes, qu’il adorait mélanger à son humour noir. Prenons quelques exemples : un jour, un gentilhomme se plaint de la puanteur des suppliciés empalés autour du château. Dracula l’empale donc lui aussi, mais fort heureusement, un peu plus haut que les autres afin de lui épargner les mauvaises odeurs. Ou encore, des ambassadeurs italiens restent devant lui couverts de leur calotte, selon leur coutume. Dracula leur fera clouer ces calottes sur la tête.
Par contre, Vlad III était intransigeant en matière d’honnêteté et d’ordre public. En effet, la plus petite infraction, que ce soit le mensonge ou le vol, était punie de mort. La légende dit que les malheureux étaient condamnés au supplice du pal (cela dit, toutes les forêts du pays n’y auraient pas suffi). En réalité, Vlad l’Empaleur chercha à combattre la corruption et l’intrigue par la terreur. Pour l’anecdote, Vlad placa un jour une coupe en or en plein milieu de la place centrale de Targoviste. Les voyageurs assoifés auraient le droit de s’en servir pour boire, mais la coupe devrait continuellement rester à la même position. Selon les sources historiques, cette dernière resta à sa place durant tout le règne de l’Empaleur.
Michel Beheim est auteur d’un poème sur ce singulier personnage : « Ce qui lui plaisait et lui donnait du courage, / c’était de voir couler le sang humain, / car il avait l’habitude / d’y tremper sa main / quand on le lui apportait à table / pendant ses repas. »
On constate que cette légende offre diverses images de Dracula : tyran sanguinaire, déséquilibré notoire, défenseur de la foi chrétienne contre les Turcs… mais en aucun cas vampire.
Mort en décembre 1476 à Bucarest (ou au début de janvier 1477 selon certaines sources), le corps est décapité et la tête est envoyée au sultan, qui la pique sur un… pieu (ironie du sort), comme preuve de sa mort. La dépouille de l’Empaleur est enterré au monastère de Snagov, sur une île proche de la capitale roumaine. Cependant, des études récentes ont montré que le « tombeau » de Vlad III au monastère de Snagov ne contient que quelques ossements de chevaux, datés du Néolithique, et ne correspondent pas aux vrais restes du prince valaque.
D’après le livre de Radu Florescu et Raymond McNally À la Recherche de Dracula, il y a deux tombes à Snagov. La première à l’entrée de la chapelle, et la seconde au pied de l’autel. On s’accorde généralement à dire que c’est la seconde sépulture qui est censée contenir le corps (bien-sûr décapité) de Vlad Tepes. En 1932, des archéologues ouvrirent la tombe et n’y trouvèrent que quelques ossements mâchonnés. L’autre tombe fut également ouverte. L’équipe archéologique y découvrit alors un squelette d’homme en très mauvais état, privé de sa tête, une épée, une médaille de l’Ordre du Dragon (dont faisait partie son père Vlad II), une couronne, les restes d’une cape violette et une bague de femme, cousue à l’intérieur de ce qui fut autrefois la manche d’une vêtement (tradition de l’amour courtois).
Grâce aux extraordinaires possibilités de la génétique, on s’intéressa de nouveau au corps trouvé dans la chapelle en 1932, pour tenter de l’authentifier en comparant son ADN à celui des descendants de Vlad III encore en vie.
La nouvelle se répandit alors que le corps ainsi que tous les objets découverts avec lui avaient mystérieusement disparu des réserves du Musée d’Histoire et d’Archéologie de Bucarest.
Peut-être ont-ils été dérobés ?
En tout cas, ils restent à ce jour introuvables.
Aujourd’hui, Dracula ne vit plus dans son mystérieux château des Carpates, en Europe centrale. Il vit à travers les livres, et son esprit est toujours intact. Vers 1890, Stocker commence la rédaction de son roman épistolaire, Dracula. L’auteur connaissait bien le prince Dracul, ainsi que les méthodes de chasse aux vampires qui étaient en cours du XVe jusqu’au XVIIIe.
L’histoire de Dracula n’est pas qu’imaginaire : elle repose sur des faits historiques. Néanmoins, grâce à ce roman, Vlad l’Empaleur a accédé à l’immortalité. Une immortalité littéraire et à présent cinématographique.
La légende contemporaine : Dracula
Dracula est un roman de l’écrivain irlandais Bram Stoker publié en 1897. Il raconte l’histoire d’un vampire, c’est-à-dire un être immortel qui se repaît du sang des vivants, dont le nom s’inspire du surnom Drăculea de Vlad Țepeș.
On ne sait pas exactement pourquoi Bram Stoker a pris, pour nommer et situer son personnage de fiction, le nom et le contexte d’un prince de Valachie du XVe siècle. Quelques-uns ont proposé l’idée que Stoker aurait rencontré un professeur hongrois de l’Université de Budapest, Hermann Vamberger (Arminius Vambery dans le roman), et il est possible qu’il ait pu avoir des informations sur Vlad Țepeș par cet érudit, ou par des libelles anti-Vlad, ou encore par les Histoires de la Moldavie et de la Valachie de Johann Christian Engel, consultés à la Royal Library. Le fait que dans le roman de 1897, le Dr Abraham Van Helsing mentionne son ami Arminius comme source de ses connaissances sur Vlad Țepeș, semble être en faveur de cette hypothèse. De même, le seul lien réel entre le Vlad Țepeș historique (1431-1476) et le mythe littéraire moderne du vampire est le livre de Stoker ; Bram Stoker s’est servi des sources populaires, de détails historiques et de quelques expériences de sa vie personnelle pour donner la vie à une créature complexe. D’autre part, les adversaires politiques principaux de Vlad – les Saxons de Transylvanie – se sont servis du sens de diable du mot roumain drac pour jeter le discrédit sur la réputation du prince.
Source Lien : Dossier N°1 Merci à Wikipedia pour les informations
Source Lien : Dossier N°2
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